Afin d’introduire l’ouverture du Bachelor Luxe à Tunon Lyon en 2025, Joris Hadj, professionnel du domaine du luxe et intervenant en codes du luxe et savoir être, nous a accordé une interview. De sa vocation pour l’enseignement à sa passion pour le domaine du luxe qui l’a menée à la publication de son premier ouvrage, plongez dans l’univers fascinant du luxe à travers les yeux de cet expert.
“Ma vie est faite de rencontres”
Avant de passer à l’interview, voici un focus sur le parcours professionnel de Joris Hadj. Orienté dès ses débuts vers des établissement de prestige comme l’Opéra de Lyon, le Groupe Bocuse, ou encore le Cercle de l’Union, il est marqué par des rencontres avec des personnalités reconnues et influentes. Des hommes tels que Charles Henri Latard (gérant du Cercle de l’Union lors du premier passage de Joris Hadj dans l’établissement en tant qu’assistant de direction en 2016-2017), ou encore Vincent Gullon (directeur des opérations du groupe Bocuse lors de la période où Joris Hadj y a travaillé, de 2017 à 2019), ont été ses mentors et lui ont transmis leurs valeurs et savoirs précieux. Grâce à leur exigence et leur charisme, Joris Hadj a su développer son sens du détail et sa quête constante d’excellence.
Sa fidélité envers Vincent Gullon l’a mené à quitter le groupe Bocuse en 2019, en même temps que son mentor, et une opportunité lui a permise au même moment de revenir au Cercle de l’Union en tant que directeur de salle, un poste qu’il occupe depuis maintenant plus de 5 ans.
Pourquoi avoir choisi le luxe ?
"Je n’ai pas choisi le luxe à proprement parler. Je dirai plutôt qu’il est venu à moi via des rencontres, notamment celles que j’ai évoqué, via aussi des opportunités, et d’un côté également par mon amour du sens du détail. C’était le seul milieu au sein duquel j’allais pouvoir rassasier ce sens du détail, cet amour des belles pièces, des endroits chargés d’histoire, etc.
Aussi, peut-être que mon savoir être, la manière dont je m’exprimais, dont je me comportais, et même dont je m’habillais, m’ont conduit naturellement vers ces métiers et cet univers. En effet, c’est un milieu qui nécessite des règles, des codes, et globalement des bonnes manières qui sont empreintes de l’éducation pour certains, et qu’il est possible d'apprendre pour d'autres. Encore faut-il avoir la curiosité et l’envie de le faire, car travailler dans l'univers du luxe, c'est accepter de se mettre dans un moule : il y a des comportements à adopter, une attitude, un vocabulaire très précis…"
Et qu’est-ce qui vous a conduit à enseigner aux étudiants dans ce domaine ?
"Je pense que je dois mon attrait pour l’enseignement au gérant du Cercle de l’Union, Charles Henri Latard. Lors de mon premier passage au sein de l’établissement, il m’a beaucoup appris toutes ces bonnes manières, ces codes, qui pour moi n’étaient pas innés. Ce sont en partie son importante transmission, ses anecdotes et ses enseignements, qui m’ont donné l’envie de transmettre à mon tour. L'héritage de mes parents, professeur et proviseure adjointe d’un établissement scolaire, a sans doute également contribué à éveiller mon intérêt pour l'enseignement. Enfin, c’est l’Ecole Internationale Tunon Lyon qui m’a introduit à cette activité, lorsque son ancienne directrice, Madame Bouvet, m’a proposé de donner mon premier cours en “codes du luxe” après m’avoir vu échanger avec les étudiants dans le cadre d’un job dating où je venais recruter un stagiaire.
J’ai commencé assez jeune, à 27 ans, et je pense que ce n’est que le début, car je souhaite continuer à transmettre et j’aime être au contact des jeunes générations. Le fait d’enseigner en parallèle de mon activité professionnelle me permet de me nourrir des jeunes générations, de comprendre leurs aspirations, leurs envies, qui sont différentes des nôtres. Et au-delà de ça, c’est réellement devenu une passion pour moi que d’enseigner. Je dirai qu’on m'a beaucoup appris, et qu’aujourd'hui c’est à mon tour de transmettre. Pour l’anecdote, au sein du groupe Bocuse, un de mes mentors a aussi été Mr Thibault Godin, qui m’a formé et m’a beaucoup appris. Aujourd’hui, c’est moi qui forme sa fille, qui est l’une de mes étudiantes. Je pense qu’on peut dire que la boucle est bouclée !"
Tout au long de mon parcours, je me suis inspiré de beaucoup de personnalités, tout en gardant la mienne. Comme me l’a enseigné l’un de mes mentors, Philippe Vorburger, et que j’aime à rappeler, « pour saisir des opportunités, il faut d’abord s’assurer d’en être une ». Et pour cela, il est important de savoir qui l’on est.
En parallèle de l’enseignement et de votre activité professionnelle au cercle de l’Union, vous venez de sortir votre livre “Frappez et l’on vous ouvrira - L’art et la manière d’intégrer le monde du luxe”. Pouvez-vous nous parler de ce qui vous a motivé à l’écrire ? Quelle est la principale idée que vous souhaitez transmettre à travers cet ouvrage ?
"Ce qui m’a motivé à écrire cet ouvrage, c'est à nouveau une rencontre : celle du directeur de la maison d'édition « Les éditions du Paléo » qui s'appelle Igor Salomon, que mon ami David Cuoq, docteur en droit et maître de conférence à l'Ucly, m’a présenté en sachant que ma thématique pourrait l’intéresser.
Et c’est aussi à nouveau ce devoir de transmission, cette volonté de donner les armes, de permettre à ceux qui veulent travailler dans l'univers du luxe mais qui n’ont pas forcément grandi dans tel ou tel milieu social, d'avoir des premières bases leur permettant d’intégrer ce milieu si particulier. J’évoque par exemple les différents types d'élégance impératifs dans l'univers du luxe : l'élégance verbale, l'élégance vestimentaire, la manière dont on présente, jusqu’à la coupe de cheveux !
Dans le luxe, nous ne sommes pas dans la personnalisation, mais dans l'hyperpersonnalisation, le sur mesure. Et la question est “comment y parvenir ?”. Avec cet ouvrage, mon objectif est alors d’aider les lecteurs à développer une certaine sensibilité, nécessaire pour travailler dans le luxe. Car le luxe vient du latin « luxus », qui signifie l’excès. Tout n’est que superflu dans notre univers : on n’a pas besoin d’aller dans un restaurant étoilé pour se nourrir, on n’a pas besoin d’aller dans un palace pour dormir, on n’a pas besoin d’aller chez Hermès pour avoir un sac, ni chez Chanel pour se vêtir… Ce qu’attend un client dans l’univers du luxe, c’est alors de ressentir le 6ème sens, celui de l’émotion. Et pour parvenir à faire ressentir cette émotion, nous passons par cette hyperpersonnalisation des services et ne laissons rien au hasard, durant l’ensemble du parcours client. Tout doit être maitrisé en détail et de A à Z, et je pense que c’est l’idée principale que je développe dans cet ouvrage, l’objectif étant d’aider les lecteurs à développer cet ADN extrêmement perfectionniste et à ne rien laisser au hasard."
Pour en apprendre davantage sur le domaine fascinant du luxe et profiter plus profondément de l’expérience et de l’expertise de Joris Hadj dans le domaine, rendez vous le 25 novembre pour une Masterclass sur le thème du luxe, qu’il animera en compagnie de Jade Patoureau, créatrice de contenu spécialisée dans le luxe.
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